mardi 28 janvier 2014

Rando des potos : quatre nouveaux mousquetaires

Lacaroumieux a ceci de particulier qu'il s'y passe toujours quêqu'chose !
A peine remis de leur aventure surprenante et prêts à reprendre la route on the road again que nos motards du samedi soir qu'on pourtant pas eu la fièvre malgré le bisou d'adieu fort langoureux de la belle Natacha, tombèrent sur un trio peu commun.
Les trois gus étaient accoudés au zinc de Fat Bob comme des mollusques à leur rocher favori à siroter leur pression dans des verres plus proches du vase d'ailleurs, des hommes quoi !

Leurs clins d'oeil goguenards eurent tôt fait d'énerver Rick le picard qui sentait bien qu'ils leur étaient adressés par chronopost ...
Le Marco, qui n'aurait pourtant pas voulu que les protagonistes se rencontrassent car il connaissait malheureusement la suite, se sentit obligé de faire les présentations en "bon uniforme", juste pour faire retomber la pression.
Il y avait là Pat' le mètre cube comme il aimait à se nommer lui-même sans l'aide de personne. Un gazier tout rond, tout carré selon les endroits d'un corps massif comme un bronze de Rodin, un mètre soixante les bras levés, mais des brandillons comme mes cuisses qui inspiraient forcément le respect. Une barbe de trois jours et des yeux perçants qui avaient tôt fait de déshabiller ton âme, sauf celle de Natacha bien sûr , eu égard à la batte de Fat Bob qui rigolait pas vraiment avec ça ...

A côté de la statue bronzée, un autre personnage de poche intéressant car on sentait confusément qu'il avait un sacré vécu sous le ceinture. Une sorte de monstre sacré dont l'attitude humble trahissait une très forte personnalité. Et galant avec Natacha comme avec sa propre femme, on devinait que c'était là son talon d'Achille, mais le seul !
Lou papet qu'il se faisait appeler l'gouyat ! Mais c'était pour mieux tromper l'ennemi car son seul CV de compétition aurait tenu dans un bottin de Paris, c'est dire.
Complètement à gauche de ces deux individus patibulaires mais presque, là le choc ! Un clone du célèbre héros d'Alexandre Dumas, le capitaine d'Artagnan soi-même avec sa coiffure savamment bouclée, sa moustache caractéristique et sa barbichette de sous officier. Il portait pourtant un blase plutôt british ! Willy qu'il se nommait le compagnon ...

MILOUDIIIIOU ! Les trois faisaient la paire. Et les timonistes, pas tombés de la dernière pluie, devinèrent aussitôt que la quatrième mousquetaire c'était évidemment el Marco en personne, ce coquinâs' qui cachait bien son jeu depuis le début.
Bon, mais là, ils nous les brisaient menu avec leurs oeillades bourrées de sous entendus jusqu'à la couenne !!
" Finalement, vôt' balade, c'était juste une aimable promenade jusqu'à l'église du père Magloire où vous avez cuvé sa fine avant de rentrer chez bobonne, en somme ? "
Là, j'sais pas vous, mais dans le langage motard, il me semble qu'il y a déclaration de guerre, nein ?!

" Dites, les trois comiques, z'avez fait l'école du rire ou z'avez avalé un clown au p'tit dèj' ?!!! "
Là, on dut cette charge aussi héroïque qu'éléphantesque à un Rick survolté. ILs allaient tout de même pas compisser sur les bottes encore boueuses d'une aventure haletante que je vous engage à relire, juste pour un p'tit plaisir cérébral ...

Dans un coin sombre du bar, une ombre était accoudée au zinc, prête à dégainer si besoin, avec dans la cheutron surmontée non d'un stetson mais d'un large béret basque, la musique lancinante de ce cher Ennio Moricone. ça foinait le soufre dans l'coin !
Rhôôô le c*n ! Il avait même des éperons à ses santiags ! Il se la jouait méchant ou bien ?

Un éclair passa dans son regard ténébreux lorsqu'il croisa celui d'un Padin estomaqué.
" Comment tu te trouves là, toi ? "
La question, posée d'une voix forte de surprise par un rouergat tout retourné cingla dans un silence de cathédrale entre deux flatulences des habitués du comptoir.
Les trombines avinées se tournèrent instinctivement vers le Padin pour voir à qui f*utre il pouvait bien s'adresser. Aussitôt tous les regards convergèrent vers le basque du french Far west pour le dévisager sous toutes ses coutures. Mais lui s'en foutait car sa vareuse était surpiquée par des professionnelles basquaises qui savaient ce que couture solide veut dire, alors ...

" Bof, j'passais par là et je me suis dit : pourquoi ne pas essayer ma TL refaite à la mano avec des connaisseurs ? Là, sauf vôt' respect, je parle uniquement de toi et tes potes, Sergio et Eldo', parce-que les autres m'ont l'air un poil ramollis ... "
Houlala ! ça c'était une belle entrée en matière !
" Comment qu'y se prénomme ton champignon pas comestible, histoire qu'on lui bouffe son chapeau ? "
" Hé mes cailles ! Sous le cèpe à tête noire, les meilleurs pour votre gouverne, ya un homme, un vrai qui a du poil aux pattes et qui vous prend tous un par un dans les zones ridicules de ce patelin paumé ! "

Moi, j'sais pas vous, mais une attaque frontale çakom, fallait réagir avec une légitime véhémence.
" Ton blaze, mickey !!! "
Padin répondit à sa place pour éviter d'envenimer les choses :
" Ce monsieur est professeur dans le civil, c'est pourquoi nous l'avons nommé prof'. "
" Ah oui ! Et prof de quoi qu'on rigole ? "

La question péremptoire déplut souverainement à un Padin fort irrité. La colère est, on le sait pourtant, fort mauvaise conseillère en communication.
Mais va te contenir quand t'as deux grammes de sang dans ton alcool, toi !
" Il est prof de trial et il va tous vous mettre une tannée si vous continuez sur ce ton !! "
A peine eut-il prononcé ces paroles fatidiques que notre Padin national les regretta aussitôt dans un éclair de lucidité dont lui seul a le secret.

Et ce fut la voix de baryton de Pat qui répondit en écho :
" Je voudrais bien voir ça, tiens ! "
Le troupeau de timonistes, mû par un ressort surnaturel, se dirigea aussitôt comme un seul homme vers la sortie pour un duel fatidique à plusieurs, ce qui ne fut pas le moindre des paradoxes de cette rando !

samedi 28 décembre 2013

Rando des potos : fin de la première partie ...

Meuh non qu'on n'était pas frits du tout ! On avait notre Padin avec nous ! Et avec lui une bande d'allumés de première qu'étaient pas prêts à lâcher l'morcif çakom !

Tous nos loustics étaient agglutinés au bord du cône de déjection comme des mouches sur ... un morceau de barbaque et se demandaient avec une pointe d'inquiétude vrillée dans leur cerveau en ébullition comment diantre ils allaient pouvoir effacer un obstacle de cet acabit.
Et, bien honnêtement, ils séchaient, là ...
Rebrousser chemin et faire un immense détour pour donner raison à ce diable de prêtre ? ça JAMAIS !!!

Alors comment faire, hein, COMMENT ?!!
Celui qui phosphorait le plus dans le lot, c'était nôt' Padin qu'on aurait dit en transes. Des volutes de vapeur d'eau exsudaient de son front bouillant, ce qui ne manquait pas d'inquiéter grandement ses potes de bourre qui craignaient la surchauffe !
Soudain, il les fit sursauter par un cri guttural digne d'un Tarzan qui se serait coincé les noix dans les tresses d'une liane mal foutue !
" Euréka ! "

Un Rick à la pointe de la répartie osa un " Mais encore ? " qui ravit se compagnons d'infortune devant leur interlocation, barbarisme que le rédacteur aurait pu éviter, je vous l'accorde bien volontiers, mais paraît que ça fait genre, alors ...
" On va réparer ce traou à l'ancienne ! Ce sera notre grand oeuvre, la trace de notre passage en ces terres profondes d'un sud-ouest mythique, notre cathédrale commune ... "
L'avait abusé de l'Armagnac du père Magloire nôt' rouergat, ou bien ?

"Euuuuh ... papy, tu veux pas aller te rafraîchir dans la rivière un pneu ? Tu vas nous claquer le joint de culasse si ça continue. "
Le Sergio commençait à vraiment avoir les miquettes face à la réaction pour le moins incongrue de son ami.
" T'inquiètes, mon bretonnant par nature, j'ai toute ma tête vissée au fonde mon casque GPA G7. Je vais d'ailleurs avoir besoin du spécialiste granitique que tu es dans tes gènes celtiques : on va fabriquer un mur ! "
Là, ses potos prirent réellement peur.

Le Padin, visiblement il avait déposé le bilan ! C'était la décompensation alcoolique grave ...
" Mais, put* borgne, croyez-moi ! On est capables de monter un mur de pierres sèches qui servira de soutènement à la terre que nous éboulerons dans le trou pour rétablir la continuité de cet adorable sentier de chèvres que vous êtes !!! "
Ben mon colon, là on avait compris, mais il était quand même fou à lier !
Le boulot de romain que ça demandait son idée complètement dingo !!!

Et c'est justement parce-que ça paraissait complètement barré que cela séduisit la bande de déjantés de la Takasago.
Les yeux se mirent à briller de myriades d'étoiles : va pour notre oeuvre commune ! On va se cracher dans les pognes et on va te réparer ce chemin avant la tombée de la nuit, foi de timonistes pas encore
cirrhotiques !
Sitôt dit, sitôt fait ! On tomba les casques et chacun partit de son côté pour chercher les pierres nécessaires à l'édification d'un mur qui ne serait pas celui des lamentations.

Le bas de la falaise était parsemé de morceaux de roches calcaires qui allaient au poil pour former un mur sec comme le gosier d'un dakarien traversant le Ténéré.
Une chaîne humaine se forma spontanément tout au long du sentier du diable qui portait plus que jamais son nom avec justesse !
Les pierres s'entassèrent bientôt devant le trou dans lequel el Sergio et Padin avaient pris place avec autorité.
Eldo' et Rick el picardo leur passaient les pierres les plus plates pendant que Ragtime man et ses hommes de main s'activaient tels des fourmis transgéniques avec l'acharnement d'hommes habités par une mission supérieure.

Et contre toute attente, le fameux mur des potos s'éleva au dessus du vide à une vitesse plus que respectable pour des amateurs !
Z'avaient un sacré coup de main les vieux roublards !
Bientôt une double rangée de pierres scientifiquement entrelacées atteignit le bord du sentier. C'était ma foi de la belle ouvrage digne des bâtisseurs du Moyen-Age. Y nous avaient caché leur talent nos deux briscards, really !
Quelques pierres plus grosses et à la forme plus ou moins rectangulaire parachevèrent le mur pour mieux le stabiliser et former accessoirement un parapet rassurant.

Il ne restait plus qu'à remplir le trou. Et pour ça, Padin pas à court d'idée, avait la sienne pour ce faire.
La dizaine de timonistes planta des branches dans le sol meuble quelques mètres au dessus et s'agrippant à ces piquets improvisés, ils se servirent des semelles crantées de leurs bottes pour arracher des paquets de terre à la pente.
Bientôt une pluie de glaise emplit progressivement le trou. Lorsque les bottes atteignirent la roche, nos bâtisseurs de l'extrême montèrent trois mètres plus haut et recommencèrent l'opération.
Une cheminée canalisa les débris de l'humus jusque dans le tr... ben non, on ne pouvait plus parler de trou car celui-ci avait disparu !

La horde sauvage dégringola jusqu'à ce passage tout neuf, fruit de son acharnement, avec la joie d'enfants ayant joué un bon tour à l'adversité qui peut s'avérer une belle sal*pe arfois, faut dire ...
Et les voila qui foulent la terre avec férocité comme ces vignerons d'autrefois le faisaient pour la vendange dans un cuve emplie de grappes de raisin mûr.
Ah, ça envoyait la purée, là ! On n'aurait pas dit que les mêmes gus ressemblaient à des zombies abattus quelques heures plus tôt !
Comme quoi l'extrême volonté triomphe de tout, même de la pire adversité ...

Bon, mais c'était pas tout ça : fallait monter les brêles maintenant !
Après avoir réglé un tel coup du sort, nos héros étaient tellement euphoriques qu'ils auraient gravi l'Everest avec leurs brêles stock.
La montée jusqu'en haut de cette foutue falaise ne fut qu'un aimable jeu d'enfant, mis à part peut-être pour Pit et sa KS un pélo nerveuse.
Mais notre kawasakiste maîtrisa son ascension avec une maestria qui le laissa sur le luc ... une fois en haut !

On était enfin sur le plateau couvert d'arbres serrés comme s'ils avaient froid. 
Plus que quelques kilomètres dans cette végétation dense comme une jungle et on serait de retour dans la douceur de Lacaroumieux.
Tant mieux car la troupe commençait à en avoir plein les bottes !
On alluma les loupiotes et on s'ébranla en un convoi prudent au milieu des chênes noirs comme du charbon ..

Bientôt, à travers les futaies pourtant épaisses de la forêt, les motards concentrés aperçurent les premières lueurs des réverbères de Lacaroumieux : ils arrivaient à bon port !

Ce fut avec un soulagement non dissimulé qu'ils béquillèrent leurs brêles toutes crottées sur la place Saint Marc, juste devant le troquet de Fat Bob qui, sans doute mû par une intuition surnaturelle avait fait chauffer la Guiness à leur intention afin de réchauffer leurs os transis par le manteau glacé d'une nouvelle nuit sans lune.
Dame ! C'est que la vie pouvait s'avérer parfois rude dans ces contrées pourtant hospitalières, pour peu qu'on se tape dans la paillasse pour les découvrir !

Le banquet servi par la belle Natacha fut l'occasion de se remémorer les exploit de cette rando désormais mythique dans les éclats de rire de nos héros de l'inutile ...

mardi 24 décembre 2013

Rando des potos : après le défilé, la falaise du diable

Notre rouergat n'en menait pas large, vraiment pas plus que la largeur ridicule du sentier de bouquetin corse raide pentu devant son peuneu trialisant.
Imaginez, chers lecteurs stupéfaits, une bizarrerie géologique enclavée comme une cicatrice dans le calcaire d'une paroi verticale d'une bonne cinquantaine de mètres de haut !
ça te foutait les jetons rien que de la regarder d'en bas, alors d'en haut je t'en parle mêm' pas. Y avait de quoi pourrir le slip de tout motard normalement constitué !

Mais nôt' Padin avait son honneur et là où seul il aurait raisonnablement refusé l'obstacle, devant ses potos qui tentaient de puiser leur courage dans son regard d'acier, un peu qu'il allait se la fader c'te put* de montée impossible !
Il eut une pensée émue pour sa dulcinée qui croyait ingénument qu'il était en train de baguenauder gentiment avec des braves p'tits gars sérieux comme ces bretons, là, Sergio et Eldo'. Ben si elle savait ...
Bon, il avala difficilement le reste d'une salive épaisse, une bouffée d'air pur et se dressa sur les cale-pieds de sa fidèle " Est-ce elle ? " : on est parti !

Les premiers mètres d'ascension se déroulèrent sans encombre. Il se permis même le luxe de jeter un coup d'oeil vers le bas où il distinguait la rivière dérouler son écharpe argentée au milieu des arbres chevelus.
Mais bientôt il entra dans le vif du sujet avec un rétrécissement du sentier réduit à sa plus simple expression : une langue de terre meuble avec le vide sur sa droite et un mur de calcaire gris à gauche.
Un coup de guidon malencontreux et c'était le big plongeon dont on ne revient pas !
Autant dire que nôt' Padin était plus concentré qu'une palette de boîtes de lait Nestlé. Il n'était plus question de souplesse, de beaux déplacements, de tout ce qui fait la gloire du trial, ça non.

Notre trialiste était raide comme un piquet, debout comme s'il voulait devancer sa brêle dans cette montée de la peur. Seuls ses bras gardaient la souplesse et la réactivité nécessaires pour corriger la trajectoire au millimètre près.
Et, ma foi, ça grimpouillait plutôt pas mal, ça s'élevait gentiment, ça avançait toujours. La preuve, c'est qu'il fallait plus regarder sur la droite sinon c'était le grand saut direct dans l'ombre de la mort !
Il était déjà à moitié chemin et commençait à espérer vaincre cette maudite barre rocheuse, lorsque soudain, un éboulement du sentier le stoppa net dans son élan ! Un tremblement nerveux lui parcourut l'échine et alla se perdre jusque dans les tréfonds de ses entrailles : il avait eu sacrément chaud !

Toujours debout sur les cale-pieds, il appuya l'extrémité de son guidon contre la paroi rocheuse avant de poser un pied inquiet sur une touffe d'herbe égarée. Il fit un demi-tour précautionneux dans un ralenti maîtrisé que n'aurait certainement pas renié le mime Marceau.
Les autres zigs, en contrebas, avaient déjà compris qu'il y avait une c*uille dans le potage.

Padin les interpella en tentant de masquer son inquiétude :
" Oh du bateau, là en bas ! Laissez vos brêles et montez à pied. J'ai besoin de bras ! "
La troupe gravit lentement le sentier montagneux en file indienne et rejoint l'infortuné trialiste pour comprendre la gravité de la situation.
Un pan de la paroi s'était détaché récemment, entraînant dans sa chute une partie du sentier transformée en trou d'un bon mètre cinquante de profondeur.

Comment faire ? On était frits, là ...

lundi 23 décembre 2013

Rando des potos : le défilé du diable

Tout notre troupeau de chevrettes du Tibet traversa sans encombres le pont de fortune EDF pas approved pour rejoindre les deux fondus du calbut'.
Damme ! Y avait encore quelques kil' à s'enquiller taquet jusqu'au village mythique de Lacaroumieux, hein ?!

Sergio alla déterrer sa brêle couverte d'une gangue de glaise lot-et-garonnaise qui te colle aux bonbons pire que ta daronne. Un coup de latte bien viril et la Gold s'ébroua instantanément.
De la bonne came quand même ces vieilleries hondesques, s'pas ?
Le père Magloire fit ronfler son moteur anglais gonflé jusqu'au demi-litre explosif à coup de gaz rageurs annonciateurs d'une future arsouille sanglante.

De son côté, la troupe, drivée par un Eldo' hilare, il se doutait que ça allait saigner pire que dans tous les abattoirs hexagonaux, se rangea en ordre de bataille, puis en épi pour changer un peu.
Tous les regards étaient tournés en direction du saint homme qui fumait pire qu'une loco dans "La bête humaine", prêts à dégainer leurs vieilles pétoires dans un duel au soleil d'anthologie où il ne manquait que l'astre de feu ... vu les conditions météo !

La réponse du clergé ne tarda pas. Un demi-tour à l'ancienne et voltigent les mottes de terre dans la tronche des "timonistes" !
Ben là, fallait repartir au mastic, et vite, pasqu' lou curat' il allait pas les attendre, ses apôtres, tout vexé qu'il était par la démo' de Flying crazy Sergio !
Fort heureusement, le chemin entra bien vite dans une sorte de défilé que sous d'autres latitudes on aurait appelé canyon. Cet endroit était bien tortueux à souhait, serpentant entre les arbres au bord d'une autre rivière, encore une ! Mais celle-là roulait sur des rochers noirs et luisants comme du pétrole brut. L'eau était claire comme un torrent de montagne et les truites y frayaient en toute impunité.

Des arbres au tronc moussu y plongeaient leurs racines comme des tignasses oubliées depuis des lustres et leurs branches basses giflaient les casques de nos protagonistes ralentis dans leurs élans suicidaires.
Fallait se battre pour rester sur ses roues à cet endroit !
Soudain, le père Magloire te leur planta un pilat' histoire de leur montrer que son pilotage valait celui du flying man. Fin de la ligne, tout le monde descend !
" Bon, mes p'tites crottes de nez " Il était visiblement encore vexé, " c'est ici que nos chemins se séparent. Moi je continue tout droit, mais vous, vous devez prendre ce sentier à droite, traverser ce pissou et prendre la colline en face à travers bois pour rejoindre Lacaroumieux. Atchao, enchanté d'avoir fait votre connaissance !!! "

Et sur ces robustes paroles bien définitives, il planta nos motards heberlués dans une accélération de dragster en furie n'ayant cure des baffes de branches décidément bien chiantes dans ce secteur !
Le bruit du moteur overtapé de l'Ariel décrût rapidement, mangé par les épaisses futaies environnantes.
Les gonziers se retrouvèrent seuls au monde avec juste le tambourinement des gouttes de pluie comme compagnon d'infortune.

Rick se tourna vers Marco et chercha un réconfort pour l'équipe transie :
" Tu connais ce chemin, bilout ? "
" Hum, non, on n'aime pas trop ce coin dans la région. D'ordinaire on l'évite, même. De tous temps il y a eu des drames dans ce défilé surnommé du diable.
Des embuscades, des crimes, des accidents, jusqu'à des batailles ont terni sa réputation qui était déjà mauvaise à l'origine, alors ...
Les gens d'ici n'avoueront jamais qu'ils en ont peur mais quand ils peuvent éviter, ben ils trissent ! "

Ah ouais ! Quel empapaouté ce curé de mes deux ! Il nous a bien eus avec sa levrette. On est frais, vraiment !
" Cela-dit, je crois qu'il ne nous a pas menti car derrière la falaise qu'on distingue à travers les arbres là-haut, il y a un plateau couvert de chênes noirs qui mène jusqu'à la route de Lacaroumieux. "
Alors il y a gros conciliabule dans le groupe. ça discutaille, ça véhémente, ça s'engueule mais ça prend une décision commune : on tente l'ascension de cette p*tain de colline, histoire de montrer à cet enf*iré qu'on s'est pas échappés, non mais !

Mais qui est à même de nous sortir de ce guêpier ?
Et là, ce fut Padin le trialiste honoris causa qui osa proposer ses services s'ils étaient compris !
Ses coreligionnaires acceptèrent avec gratitude car ils commençaient à avoir la pomme d'Adam qui jouait au yoyo ...

jeudi 19 décembre 2013

Rando des potos : Flying Sergio s'envoie en l'air !

... quand soudain, HORREUR !!! Une sorte de pont mêm' pas répertorié sur les cartes IGN, hormis peut-être par Yves Duteil car cet immense viaduc d'une bonne dizaine de mètres linéraires était construit en bois d'arbres véritable, échardes comprises !
Mais le plus rigolo dans l'histoire, c'est que nôt' glorieux Magloire se dirigeait gaillardement droit dessus alors qu'un tracteur stationnait négligemment, le luc de sa herse monumentale tourné vers ce brave curé fondu du scalp.

Y va pas freiner ce c*n ?!!
Mêm' pas ! Il est vraiment c*n !
Et là, d'un seul coup d'un seul, v'là t'y pas qu'y te bloque sa roue arrière et t'amorce d'une dérive de 470 sur la droite du petit pont de bois ?! Mais y va où, là ?
Ya le bord de c'te rivière bien boueuse et un bosquet de saules qui pleurnichent tout ce qu'ils savent dans icelle ... et notre curé angliciste qui fond sur ces arbres comme la misère sur les pauvres de sa paroisse !!!
L'est pas fini c't' apôtre. Y va rejoindre le ciel et ses anges motorisés plus vite qu'à son tour, lui.

Saint Pierre va lui passer un savon, y va s'en souvenir éternellement le bougre !
Ben apparemment non ?
L'Ariel pas encore liquide fonce entre deux arbres chevelus et disparaît dans le lit de la rivière sous les yeux horrifiés de ses poursuivants.
ça y est, l'équipage infernal a fait Nautilus dans le fond boueux d'une onde gasconne.

Mais non ! Quel est ce miracle ?
La machine albionne qui avionne toujours réapparaît comme enchantement de l'aoutré coustat' de la rive.
Rhâââ, le rascal !!!
Profitant de son encyclopédique connaissance des alentours du canton de Lacaroumieux, ce voyou célèste connaissait une levrette d'enfer sous la forme d'une saignée entre ces deux saules qui débouchait sur un semblant de pont formé par trois vieux poteaux EDF en béton moussus. Fallait quand même avoir une bonne paire de baloches pour traverser cette rivière impétueuse au guidon d'un gros tas de ferraille estampillé GB, tout ça sans couper les gaz, bien sûûûr !!!

Un qui te me pète pas les plombs sur le coup, c'est notre flying celte, le Sergio qui s'est mis en tête de rattraper cette enflure, coûte que coûte !
Faut dire que le curé, content de son effet, a bloqué ses deux roues sur l'autre rive et te m'a effectué un 180 degré parfait qui lui a permis de narguer notre troupe déconfite.
Entre le pont bloqué par la herse féroce et le bosquet de saules pleurnicheurs y avait une butte qui ressemblait à une bosse de motocross, alors notre breton têtu comme une horde de gascons du cru, ce qui n'est pas peu dire, s'était mis en tête ... noooon !!! Y va pas le faire ?!!!

Ben si, mes canards, si ! Nôt' cramé du caberlot prit son élan et dans un style que n'aurait pas renié Joël Robert soi-même, il bondit sur la bosse, tira sur son guidon comme un sourd et prit son envol !
Qu'il est doux de planer au dessus des vanités humaines dans cet éther interminable. Ô temps, suspends ton vol ... que je puisse trouver la meilleure trajo' !
Ses acolytes, impressionnés par sa démo' c*uillesque, avaient tous sauté sur leurs ridicules ralentisseurs, renversé la vapeur et stoppé le train d'enfer, pour jouir du spectacle le plus extraordinaire qui leur ait été donné depuis leur naissance de moutards en herbe.

Pendant ce temps, nôt' Sergio voyait son aventure en super ralenti. Debout sur les cale-pieds, il avait la sensation grisante de dominer la situation.
L'assiette en l'air était bonne, la courbe parfaite, la vitesse contrôlée, l'attitude noble, le port altier, les coucougnettes gonflées à bloc, la queue de renard collée sur le casque flottant dans l'azur tel l'étendard d'un vainqueur en puissance. On était bien ... si bien ... faudrait pas que ça s'arrête des moments çakom.

Mais les dures lois de la physique étant telles qu'on les connaît, ces sal*pes, Isaac Newton himself, revenu d'entre les morts, susurra à l'oreille de nôt' Sergio en ces termes hautement scientifiques :
" Euh, mon bilout, attention à l'atterrissage sinon tu vas t'écraser comme une vulgaire ... bbzzzz (interférences cosmiques, peut-être ?) shit Berthe ! La traduction automatique a bugué.
Cela-dit, le Sergio avait compris le sens général de l'avertissement sans frais et il serrait les miches sur le résé avec l'énergie du désespoir qui est immense, comme chacun le sait bien ...
Contact imminent, Rodgeur ! Sortez le train d'atterrissage, écrasez les cloques, bouclez votre ceinture et fermez-là, on arrive !

Le sol fangeux se rapprocha d'un seul coup à une vitesse supersonique et .... SSSSPPPLLLLAAAAAAASHHHHH !!!! Les deux roues se plantèrent dans la boue liquide dans une gerbe marron formant deux coroles d'une esthétique discutable. Aussitôt, elles traçèrent un sillon interminable pour un Sergio collé à son résé comme un morpion aux c..., bref il s'accrochait comme un désespéré !
Et ma foi, ça faisait cascadeur de Rémi Julienne, c'te figure-là ! Pas mal, pas mal du tout.
Sauf qu'à un moment, la terre, l'herbe et les ronces rampantes, sournoise à souhait, bloquèrent brusquement la brêle et notre pauvre crossman de circonstance effectua brusquement un triple salto suivi d'une double boucle pas piquée des hannetons avec réception sur le toit, la truffe bien plantée dans l'herbe fraîche après une glissade d'une longueur infinie sur le bidon ...

A peine immobilisé dans la boue amoureuse, notre trompe-la-mort se redressa illico dans un élan qui tenait plus du réflexe archaïque tout droit sorti du cerveau reptilien que du calcul complexe de l'ordinateur qui lui servait d'encéphale.
C'est une étrange statue de boue mais debout qui se tourna vers ses potos, hébétée, herberluée, subjuguée par un exploit aussi magnifique que stupide.
La horde sauvage lui fit une ovation, l'applaudissant à tout rompre et sifflant comme dans le meilleur concert de rock de l'Histoire de l'Humanité.
Seul le curé restait pensif : il avait trouvé à qui parler !

mardi 17 décembre 2013

Rando des potos : fallait pas le chercher, non, fallait pas ...

Moi, j'dis ça, j'dis rien mais les vieux renards du groupe, vaccinés au gros mono british voire au vertical twin, rien qu'à esgourder le cognement du piston de la bête de notre sympathique religieux à géométrie variable, se doutaient qu'il y avait une mouche balaise dans le potage !
ça grondait trop profond pour n'être qu'un vulgaire 350 centimètres cubes ça médème ! Non, là on humait plutôt l'athlète affûté tel le katana d'un kamikase avant un bon vieux seppuku des familles.

" Héhé, mes p'tites biches, on se questionne sur le moulbif du rosbif, MMMMHH ?!! "
Là, c'est l'père Padin qui prit la parole au mon de tous les siens, dans ce langage fleuri qui fit se pâmer Mamie, emballage et service compris :
" Excusâtes-nous, ô grand homme d'Eglise mêm' pas réformée pour un amateur d'Anglaise au ratelier bien fourni, mais nous outrecuidons sur les performances d'une machine dont le coeur semble avoir subi une intervention à ciel ouvert. Nous trompâtes-nous ? " Il savait causer le bougre car il avait des lettres mais la s de mon moulin ni encore moins de cachet, ça s'saurait.

" Bof, vous z'allez pas m'en caguer une pendule, hein, bande de zizis mous. Vous allez juste prendre une tannée par un mono 500 godets préparé par un ancien sorcier, accessoirement préparateur de mobs de grass-track ... ah, oui ... et aussi d'ice-track, science apprise auprès des meilleurs ruskofs de la discipline.
Ha ? Ben on était frais, là !
Si le curé volant savait contenir la furieuse cavalerie de son missile intergalactique, on voyait vraiment pas comment se coller dans son fion ???

" Pleurez pas mes donzelles ! Je vous attendrai à l'arrivée, devant chez Fat Bob ... "
Put* borgne ! Là, c'était la phrase de trop ! Une muleta sanglante agitée devant un taureau de Miura ! Une déclaration de guerre en bon "uniforme" !
Notre bande de furieux débrancha ce qui d'ordinaire semblait lui servir de cerveau et commença à faire chauffer la colle, enfin, les ch'tits moulins de leurs dulcinées.
Fallait qu'elles soient au top de leur forme pour espérer s'accrocher à cette mature anglaise !

Pourvu que ça zigougouite, que ça tournicote, que ça dévertise, que ça glissouille pire que sur du verglas, que ce curé du diable ne puisse exploiter la cavalerie lourde de sa bombe saxonne.
Pas le temps de s'épancher sur leurs atermoiements, l'Anglaise s'ébranla avec grâce dans un pilonemment de marteau, augurant d'un couple à te réveiller tous les macchabées de la contrée.
Là, un bloc furieux, compact comme de la glaise de qualité supérieure, lui emboîta le pas. Une dizaine de moteurs au rupteur, même si c'était avec des micro pistons, ça avait quand même une gueule folle, non ?
On ne sait comment nos frappadingues ne commirent pas le strike du siècle, d'entrée de baston, mais ce qu'il y a du sûr c'est qu'ils trouvèrent immédiatement un modus vivendi pour s'aspirer mutuellement afin de ne point perdre de vue cette maudite machine de la perfide Albion !

Ma foi, à la faveur d'un terrain détrempé et glissant comme une patinoire du trophée des tafioles en tutu, on n'était pas trop loin du top case en peau de zébu du père Magloire.
Au bout de deux-cents mètres, un sourire carnassier se dessina sous les casques : une grande courbe à gauche gadouilleuse pour ne pas dire fangeuse à souhait présentait sa promesse de gauffre voluptueuse pour les moteurs surchargés en pur sangs arabes, nerveux comme des pucelles.
Le père allait goûter à la terre de ses ancêtres, dans une hexagonerie à faire se tordre de rire sa brêle.

Mais là, ce furent les 125 addicts qui n'en crurent pas leurs mirettes. Le vieux pilote, loin de couper les gaz, amorça une dérive d'un autre monde, contrôlée siouplait à la poignée et il enroula la courbe en sifflotant " La victoire en chantant ".
Nos poursuivants du jour, submergés par des tonnes d'adrénalines, réagirent de manière instinctive, si l'on peut dire, car ils vissèrent dans un ensemble que n'aurait pas renié le Bolchoï.
Ne me demandez pas comment ils ont pris la courbe sans faire montagne à la sortie, seul le Seigneur le sut. Mais il se garda bien de révéler ce miracle du vingtième siècle, échaudé qu'il fut par "les autres".
Toujours est-il que tous furent capables ce jour-là d'accomplir des glisses d'un autre monde, tout ça sans se percuter ! Sensations proches d'un orgasme cosmique !!!

A la sortie, ils n'avaient qu'une centaine de mètres de retard sur leur cible consacrée. Tous s'écrasèrent sur le réservoir pour gagner la vitesse ultime leur permettant de ne pas se faire larguer ...
Une succession de virages bordés d'arbres au tronc respectable aurait dû refréner les ardeurs belliqueuses de notre troupe de soudards ... de poignée caoutchouteuse !
Bernique ! ça continuait à envoyer sauvage comme si la vie n'avait plus aucune valeur à la bourse du Ciel !
Bôf, avec la présence d'un prêtre, on devait être dans la main de Dieu, croyez pas ?!
Alors on en remet une couche que Pampers ne renierait pas ! En avant mes braves, la victoire est au bout du bout du ...

Olive, Fred, Riton et Rick dans le premier droite glissouillant comme des anguilles bourrées, Sergio, Nico, Padin et Eldo dans le gauche suivant dans une dérive d'une pureté ... toute relative, étaient suivis de loin par un Marco cueilli à froid comme un boxeur sonné et plus loin encore par un Pit à la jument rétive qui lui faisait visiter l'intégralité de la piste dans un tango de la muerté endiablé.
F*utre ! Dire que sur le sec la Kawa leur aurait mis tannée, misère de ma vie !!!

Devant, Magloire continuait à donner son récital en BRÔÔÔÔ majeur. Ses pneus semblaient des sangsues extraterrestres tant ils collaient à la gadoue avec un amour absolu. ça se déformait, ça épousait, ça embrassait goulûment à t'en faire crever de jalousie une maîtresse officielle de nos rois de jadis.
Pas de suspension arrière induisait des embardées sur la moindre bosse à te faire perdre ton dentier, mais le curé n'en avait cure. Il avait un bassin formé aux danses contorsionnistes destinées à séduire les donzelles les plus réfractaires ! Alors une anglaise qu'à débarqué depuis longtemps, hein !
Il te me la maniait comme une vulgaire mob et la tordait dans tous les sens à lui en donner le tournis ...

A ce rythme, les miles défilaient grave sur le compteur de Betty qui lavait plus blanc que blanc pour une Ariel. Derrière, la poursuite se désorganisait : ça soufflait, ça grognait, ça chouinait, ça râlait, ça pestait, ça "imprécationnait", ça "vouaitauxpiresgémonies" mais diantre, ça tenait encore le parquet.
Quand soudain, HORREUR !!!

to be continued ...

dimanche 15 décembre 2013

Rando des potos : Ariel, de la poudre arrêt curé !

Le père vert s'absenta aussitôt dans la sacristie et c'est un tout autre individu qui en sortit, au point que nos alcooliques nocturnes à la gueule de bois eurent du mal à faire le rapprochement.
Ils avaient devant eux la réplique conforme d'un pilote de la RAF avec son gros blouson d'aviateur en cuir de taureau et surtout des climax posées sur un casque bol Bayard qui avait visiblement vécu !
Plus aucun signe ostentatoire pour reconnaître sa profession de ... foie ?

Le pilote s'engouffra prestement dans une sorte de poulailler d'où s'échappaient encore les vocalises de son coq en rut. Il ouvrit une porte en bois d'arbre massif couverte d'un entrelac de toiles d'araignées poussiéreuses.
Cette dernière manifesta sa désapprobation la plus sincère en grinçant de tous ses gonds à défaut de pouvoir en sortir.
Au fond de ce trou du diable, dans la pénombre, on distinguait une bâche de camouflage qui recouvrait ... DAMN ' IT !!! T'as vu la même chose que moi ?!!!
On a la berlue ou bien ?

Mêm' pas ! Notre bon apôtre extirpa du poulailler une moto qui tenait plus de la pièce de musée que de la dernière nouveauté du salon de la moto sis à paname !
Une espèce de monstre d'acier en robe militaire avec sa couleur vert olive qui te claquait à la calbombe comme un coup de fouet de roulier.
Les mecs, d'un seul coup, ils se sentirent tout petits, petits devant cette antiquité dont se dégageait un parfum de soufre et de bestialité.

" C'est quoi, c'te bête ? " osa un Fred qui devança d'un millième de seconde ses acolytes subjugués.
Le pilote au look furieusement vintage tourna un regard bleu acier en direction de l'impudent, le clouant littéralement sur place d'une rafale de mitrailleuse lourde.
" Eh mes puceaux ! On connait pas les vraies machines ? On roulotte sur des mobs asthmatiques et on croit connaître la vie ? "
Là, c'est l'Olivier qui, mû par on ne sait quel ressort invisible, eut une répartie suicidaire :
" Ouaip ben, sauf vôt' respect, les mobs elles vont vous montrer leur luc pas plus tard que tout de suite !!! "

Le chevalier du ciel eut alors un petit sourire énigmatique qui donna des frissons aux plus observateurs de nos protagonistes.
Padin, Eldo, Rick et deux ou trois autres collègues qui n'étaient pas tombés de la dernière averse, se doutaient bien qu'il avaient à faire avec trèèès forte partie.
Eldo', nôt' maître à tous, en particulier avait identifié le patronyme de la superbe Betty et il bavait tout ce qu'il savait devant ce bijou de technologie britannique.
Bon sang ! Une Ariel avec fourche à parallélogramme et cadre rigide de l'armée de sa très Gracieuse Majesté, Elisabeth la deuxième.

Ce genre de pièce rare aurait dû se retrouver dans l'un de ces célèbres musées londoniens où l'on pouvait admirer de telles merveilles. Là, en plein coeur de la Gascogne, ça faisait plus que bizarre.
Le temps de se réveiller, le coeur pourtant solide de nos motards chevronnés bondit dans leur poitrine lorsque le padré ébranla le moteur de l'anglaise d'un coup de tatane forcément expert.
ça respirait grave ce gros mono ! Chaque coup de piston valait son pesant de sensations d'un autre monde. ça vivait à pleins poumons, ça grondait comme un tigre prêt à bondir sur sa proie et ça te provoquait une érection aussi surprenante qu'involontaire.
Même les jeunes blanc becs du groupe ressentaient le poids de l'Histoire jusqu'au fond de leur calcif, c'est dire !

Là, c'était du poum poum format XXXL qu'ils recevaient dans les feuilles. D'ailleurs, les spécialistes de la chose mécanique à l'oreille affûtée comme des Setters irlandais, ne mirent pas dix secondes pour comprendre que ce moteur était réglé équilibré à la perfection. Des larmes de joies coulèrent le long de leurs joues burinées tant le son qui faisait frémir l'air matinal était d'une pureté cristalline.
Et les good vibrations transmises par le sol meuble de l'airial, ils les ressentaient jusque dans le trou de balle ! Sensation étrange d'une saveur nouvelle ...